Prosper Blanc est né le 25 juin 1852 à Versailles. Son père, Jean Auguste Blanc, avait 41 ans et était chaudronnier et sa mère, Louise Suzanne Oursel, avait 28 ans et était blanchisseuse. Ils habitaient 34, rue de l’Orangerie, mais je ne sais rien des adresses versaillaises et ne peux en dire plus. Ce sont des voisins qui ont accompagné le père déclarer la naissance.
En 1871, ce père était déjà mort, et Louise Suzanne, toujours blanchisseuse, habitait 43 rue Rebéval, à Belleville (Paris 19e), une adresse qui nous est plus familière. Belleville, donc. Prosper avait dix-huit ans et demi et était marin. Je n’en sais pas plus. Voici la suite, dans le Journal officiel du 27 avril:
Le citoyen Prosper Blanc, âgé de 19 ans, qui a été blessé à la Porte Maillot après s’être distingué d’une manière toute spéciale par la précision de son tir, vient de mourir à l’ambulance de la rue d’Aguesseau, 16, après avoir subi l’amputation d’une jambe. L’enterrement civil aura lieu demain, jeudi 27, à trois heures et demie précises. On se réunira à l’ambulance.
Selon Le Siècle du 27 avril, c’est une balle à la jambe droite qui l’a blessé. Ce journal mentionne une « ambulance américaine ». Selon le Journal des Débats du 18 janvier, c’est une « ambulance anglaise » qui avait été ouverte 16 rue d’Aguesseau par le philanthrope britannique Richard Wallace (celui à qui Paris doit aussi ses « fontaines Wallace »).
C’est en tout cas là, dans le huitième arrondissement, que ce garçon de dix-huit ans est mort, sans doute après avoir beaucoup souffert. Son décès a été déclaré à la mairie du huitième, où il a été enregistré par Jules Allix, le membre de la Commune qui s’occupait de l’état civil.
Prosper Blanc a été inhumé dans la tranchée des victimes du cimetière de Belleville, le 27 avril 1871.
Pas plus qu’Alfred Gollard, il n’a (à ce jour) de notice dans le Maitron.
Nous retournons ensuite aux souvenirs de Maxime Lisbonne.