Une page de publicité…

Le dernier numéro de la revue Autour de Vallès, consacré cette fois à « Vallès et les anarchistes », est paru il y a peu de temps.

autourdevallesanarchistes

L’article que vous lisez ici est destiné à faire de la publicité à ce journal et à l’association des amis de Jules Vallès, qui le publie.

J’ai trouvé la lecture des articles très intéressante.

Je suis loin d’être spécialiste des anarchistes. Pourtant, en référence à un article que j’ai publié sur ce site, j’ai remarqué que, sauf erreur de ma part, le volume ne contient pas de mention du journal pourtant intitulé L’Insurgé (avec mention explicite de Vallès dans l’article d’André Colomer)

Mais, bien sûr, il y avait surtout des choses que je ne savais pas! Je recommande vivement la lecture de « Vallès et les anarchistes ».

Et un article du Cri du peuple…

Je profite de cette page de publicité pour insérer un court article, plutôt même une affiche, que l’on trouve dans Le Cri du peuple, daté du 26 mars 1871 (c’est-à-dire paru le 25). La veille des élections à la Commune, un temps où… même Élisée Reclus appelait à voter. Quatorze ans avant son célèbre

Voter, c’est abdiquer.

Voici l’article.

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L’affiche suivante, qui nous est communiquée manuscrite, sera placardée demain sur les murs de Paris:

Appel au peuple de Paris

En face de la réaction qui proclame la déchéance de Paris, qui prépare l’anéantissement de la République, en ameutant contre elle l’invasion des campagnes après l’invasion prussienne, il ne faut pas que les républicains s’entr’égorgent.

Dans la confusion actuelle, inévitable résultat de nos immenses désastres, des dissentiments se sont élevés entre nous. Des incidents désagréables ont surgi entre les républicains qui suivent le Comité central de l’Hôtel de Ville et les républicains qui suivent la députation et les mairies. On s’est mutuellement reproché d’être sorti de la légalité, de la légalité qu’il est pourtant impossible d’observer en pleine révolution.

Quel que soit le bien fondé ou l’exagération des récriminations réciproques, nous ne voulons pas d’une lutte terrible et fatale, nous ne voulons pas que notre République se noie dans le sang des républicains.

Citoyens électeurs, en tant que gardes nationaux vous avez nommé le Comité central, en tant qu’habitants de Paris vous avez nommé vos députés et vos municipalités. Eh bien! vos représentants et mandataires n’ont pas le droit de risquer dans les hasards d’une bataille des rues l’existence d’une République qu’ils compromettent déjà par leurs maladresses.

Peuple souverain, c’est à toi qu’il appartient de mettre fin à la lutte entre tes mandataires en les soumettant à une prompte réélection. C’est à toi de juger le différend et de faire tomber ton verdict du haut de l’urne électorale.

Notre salut est dans l’union et la concorde. Entre républicains, entre concitoyens et Français, ce n’est point aux fusils ni aux canons de se prononcer, mais au suffrage universel.

Citoyens, au scrutin.

Paris, 25 mars 1871

Élie Reclus, F.D. Leblanc, Élisée Reclus, Paul Reclus

*

Je n’ai pas trouvé l’affiche de la famille Reclus. Par défaut, j’ai mis en couverture de cet article celle du Comité central de la Garde nationale, qui organisa les élections du 26 mars.

Je le pense fermement, le 26 mars 1871, le vote était révolutionnaire. Sans arrière pensée. Je précise que j’ai retenu cet article plusieurs semaines pour être sûre d’éviter une (pourtant impossible) confusion avec tel ou tel autre « vote » d’aujourd’hui.

Livres et utilisés

Vallès et les anarchistes, Autour de Vallès 46 (2016).

Reclus (Élisée), Correspondance, Schleicher (1914).

Claretie (Jules)Murailles politiques, Publications de la librairie illustrée (s.d.).