À supposer que vous soyez (plus ou moins) confiné chez vous et que vous n’ayez pas d’enfant à garder et à occuper, à supposer aussi que vous ne soyez pas malade ou pas trop malade. Alors, lisez!

Évidemment, il y a La Peste, et, après Notre-Dame de Paris, ça ferait plaisir à Gallimard. Mais vous l’avez sans doute déjà lu, ou alors, vous ne l’avez pas et votre librairie habituelle est fermée — et je ne parle pas des bibliothèques.

Si vous tenez absolument aux épidémies, je vous conseille Le Juif errant, d’Eugène Sue. C’est du choléra de 1832 (vingt mille morts à Paris de février à juin — dont le président du Conseil, Casimir Périer, c’est fou!) qu’il est question, et aussi du pouvoir des jésuites. Vous n’avez même pas besoin de sortir de chez vous, puisqu’il y a une assez correcte numérisation d’une édition illustrée sur Gallica, je vous mets même des liens:

Volume 1 tome 1

Volume 1 tome 2

Volume 2 tome 1

Volume 2 tome 2

Oui, c’est long (mon vieux « Bouquins » fait 1120 pages), mais c’est un livre long que vous cherchez, non?

Quant à l’image de couverture de cet article… eh bien, oui, Eugène Sue qui, certes, était un dandy, mais, peut-être était un tout petit peu plus socialiste qu’on le pense, a été candidat et élu à l’Assemblée législative le 28 avril 1850. Porté par ses personnages, après l’immense succès en feuilletons des Mystères de Paris en 1842-43 (pour le plus grand bonheur du Journal des Débats) et celui du Juif errant en 1844-45 (pour le non moins grand bonheur du Constitutionnel).

Une candidature romantico-politique, annonce le titre de l’image (que j’ai bien sûr trouvée sur Gallica). Mais, à supposer toujours que vous soyez confiné chez vous, pourquoi n’écouteriez-vous pas Judith Lyon-Caen en parler dans le podcast du mercredi des révolutions, là? On y parle aussi de la Commune (!).

Non, Eugène Sue n’a pas soutenu les insurgés de juin 1848. Il s’est exilé après le coup d’état du 2 décembre 1851 et il est mort à Annecy (la Savoie, en ce temps-là, c’était encore l’étranger) en 1857. On ne le compte donc pas parmi les écrivains contre la Commune.