Mon calendrier — un article tous les quatre jours — m’impose un article aujourd’hui 15 août, jour de fête catholique Eh bien voici des nouvelles… de l’église (ou d’une église) catholique.
Aux alentours du 22 avril dernier, j’ai reçu plusieurs messages qui tous s’indignaient de la béatification de cinq prêtres tués pendant la Commune — cinq des otages de la rue Haxo. Ça regarde l’église, je ne sais même pas ce que signifie exactement le mot « béatification » et (ne m’écrivez pas) ça ne m’intéresse pas. Et voilà que Michel Puzelat, ami de la Commune et du onzième arrondissement me parle — puis m’envoie des photos — des placards affichés, pour le 150e anniversaire de la Commune, il y a deux ans, donc, dans la vitrine de l’église Notre-Dame d’Espérance, 47 rue de la Roquette. Le titre complet en est:

LE DIOCÈSE DE PARIS  dans la tourmente de la COMMUNE

Je ne vais pas reproduire le texte en entier. Mais tout ce qui est en vert en est extrait. Voici déjà l’Avant-propos: 

L’Équipe d’Animation Pastorale propose, à l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, de vous faire connaître les événements qui ont marqué de façon durable le diocèse de Paris, nos paroisses, et notre quartier du 11e arrondissement, en raison non seulement des violences dont ils [le diocèse, les paroisses, le quartier] ont été victimes, mais aussi des circonstances qui peuvent expliquer ses [ces] comportements.

Les paragraphes suivants sont intitulés

La fin du Second Empire

Le siège de Paris

où je ne résiste pas à signaler la mention du zoo de Vincennes, qui n’a été inauguré qu’en… 1934, et qui nous change un peu des âneries habituelles sur le jardin des Plantes — je cesse de relever les erreurs de ce type, ce n’est pas le plus important

Montmartre et Journée du 18 mars

Montmartre et Sacré-Cœur

selon lequel la « verrue » aurait été « pensée » dès 1870

La Commune de Paris ou « La république de la justice et du travail » — que je cite en entier

La Commune jette les bases d’une République démocratique et sociale. Elle veut surtout soulager la misère du peuple. Elle instaure notamment  l’école laïque et obligatoire. Elle égalise les droits des hommes et des femmes [même l’équipe d’animation pastorale croit à la légende dorée de la Commune]. Elle instaure la séparation de l’Église et de l’État. Et elle s’affirme anticléricale. Mais sur ce dernier point, l’Église ne peut s’en prendre qu’à elle-même. [c’est moi qui souligne] Pouvait-il en être autrement?! L’Église s’est totalement coupée du monde ouvrier: L’Église de France a flirté ouvertement avec l’Empire. Elle a pris position pour prendre possession de l’ordre moral: enseignement, éducation, civisme, orientation religieuse. Elle influence beaucoup les femmes, les notables, le grand patronat. À Paris, l’empereur le lui rend bien: augmentation du salaire des prêtres, construction de nouvelles églises dont, près de chez nous Saint Joseph des Nations [aujourd’hui 4, rue… Darboy], Saint-Ambroise [boulevard Voltaire] et Notre Dame de la Croix [qui est dans le 20e, rue de Ménilmontant]
Malgré tout, il faut souligner la grande figure de Frédéric Ozanam, le précurseur du catholicisme social, qui a découvert l’extrême pauvreté de la classe ouvrière parisienne et qui a fondé une institution fort importante: la Conférence saint Vincent de Paul, visant l’aide matérielle aux pauvres et aux isolés. Ozanam meurt avant la Commune de Paris [bien avant, en 1853], mais son institution lui survivra. Un prêtre — le père Planchat [un des otages tués le 26 mais 1871, un des béatifiés du 22 avril 2023, pas chez les pauvres mais à Saint-Sulpice] — en sera, par contre, pendant la Commune, un de ses principaux dirigeants.
Le parti Républicain fait en France une forte percée avec ses théoriciens: Proudhon, Blanqui, Vallès [qu’en aurait pensé Vallès?]. Ils seront les artisans de la Commune de Paris [à distance pour Proudhon, qui est mort en 1865 et pour Blanqui qui est emprisonné].
Ce parti est fortement anticlérical à Paris parmi le monde ouvrier et enseignant, beaucoup plus modéré par contre dans les campagnes.
Mais tous veulent la séparation de l’Église et de l’État.
C’est ce que va décider en premier la Commune de Paris. Et elle va frapper à la tête! 

La Commune de Paris face à l’Église de Paris

Arrestation et Mort de Mgr Georges Darboy, archevêque de Paris

[…] il sait [Mgr Darboy, arrêté] qu’il n’y a pas eu de morts et qu’il y a encore des Parisiens qui ne veulent pas qu’on s’en prenne à leurs prêtres. Dans les églises occupées, le culte est célébré le jour, les réunions des communards la nuit. En fait, une « entente » fort curieuse. Mais les communards ne sont pas tous des ultras et des « bouffeurs de curés » notoires.
Mais pourquoi Mgr Darboy, alors qu’il avait déjà dit être républicain, mais aussi aumônier de la Cour impériale et sénateur, n’a-t-il pas voulu entendre la parole de l’abbé Mounier, curé de Saint-Sulpice 

Ah! si l’Église de Paris avait épousé la cause du peuple!

J’arrête ici cette citation, mais non, elle n’est pas tronquée. La dernière sous-partie s’intitule

Vie et mort du Père Henri Planchat

je ne la cite pas non plus, mais je mets les photos que m’a envoyées Michel Puzelat dans la suite de cet article et vous pouvez tout lire…

Avec mes remerciements à tous pour vos messages!