Je dédie ce court article — de 8 mars — à l’ami qui m’a
récemment écrit que cet autre article,
« les ânes de proudhoniens », le faisait toujours beaucoup rire.
En ce 8 mars, je vous rappelle une des mille recettes pour faire disparaître les femmes.
Il y a quelque temps, j’ai eu un échange récent avec un ami de la Commune — au masculin. Appelons-le A. Échange de mails, donc, à propos d’une liste de communards plus ou moins inconnus (vous avez compris que les inconnus sont mes préférés).
— Je trouve la liste très masculine.
Il me fait remarquer:
— Il y a une femme.
Admettons. Le fait qu’il y ait une femme (ou quelques femmes) dans une liste la rend elle moins masculine? Appelons cette femme B. Et il ajoute:
— C’est la compagne de C [un historien] qui l’a trouvée.
Un peu interloquée, je demande:
— Et elle a un nom?
La réponse me sidère.
— Ce sont D et E [deux femmes, d’après leurs prénoms] qui l’ont trouvée, je ne sais pas laquelle est la compagne de C, mais je peux me renseigner si ça t’intéresse.
Je m’en fous, évidemment, d’autant plus que je ne connais ni C, ni D, ni E. Je réponds:
— Ça ne m’intéresse absolument pas. Je voulais juste savoir qui avait fait quoi. Dire « la femme de » au lieu de dire son nom, c’est une des façons de faire disparaître les femmes.
Notre échange s’est arrêté là.
*
Aujourd’hui, 8 mars 2024, je serai à Lannion, avec d'(autres) amis de la Commune, et je parlerai de femmes communardes.
*
J’ai déjà utilisé cette image de la barricade des femmes, due à Moloch, dans un article ancien.