Ce que l’on appelle la « littérature de témoignage » — lettres, journaux intimes… — commence à la guerre de 1914. Un excellent (et encore assez récent) numéro de la revue Europe est consacré à cette littérature.

Après la Commune, donc.

Beaucoup d’obstacles aux « témoignages » sur la Commune. Dont voici une courte liste:

  • Beaucoup des protagonistes n’écrivent pas. Parce qu’ils ne savent pas, savent mal, n’ont pas le temps, n’ont pas la culture de l’écrit. Parce que ce sont des ouvrières et des ouvriers — nous sommes bien avant l’école gratuite et obligatoire.
  • Tout ce (le peu) qui a été écrit n’a pas été conservé. La répression a été terrible, on a caché et surtout même détruit les lettres et autres papiers compromettants.
  • Ce qui était caché l’a été si bien qu’une ou deux générations plus tard, c’était devenu des « vieux papiers » et a souvent été détruit.
  • Même dans ce qui a été conservé et publié, beaucoup a disparu. Je pense à des articles envoyés par des survivants proscrits à des journaux qui n’ont pas été sauvegardés — par exemple, je lance ici un appel à d’éventuels possesseurs du Publicateur de Besançon pour des articles de Theisz des années 70.

Donc, c’est bien entendu, il n’y a pas de témoignage sur la Commune. Sauf que… l’extraordinaire texte d’Albert Theisz, pourtant publié par Europe en 1970, et que j’ai (re-)publié dans une série d’articles avant de le retrouver… à Nouméa, qu’est-ce donc sinon un témoignage?

Après plusieurs années de « fouinage » ici ou là, je conteste donc le « pas de témoignage » et forme une nouvelle rubrique. J’y inclus le témoignage de Theisz… et j’en annonce quelques autres! À suivre, donc.

LIVRE CITÉ

Témoigner en littérature, Europe 1041-1042 (janvier-février 2016).