Dans la thèse de Nobuhito Nagaï, consacrée aux conseillers de Paris sous la Troisième République, on peut lire :

Une tentative d’autonomie communale a entravé pour longtemps les activités de la municipalité parisienne.

Une loi votée à Versailles le 14 avril 1871 — pendant la Commune, oui — a restreint le pouvoir des élus parisiens pour plus d’un siècle.

Il serait pourtant faux de penser que la Commune est responsable du manque de pouvoir des édiles municipaux. Avant 1870, c’était l’empereur qui nommait les maires d’arrondissement et leurs adjoints, et ceux-ci n’avaient à peu près aucun pouvoir. Dire que Jules Mottu était le dernier maire élu du onzième avant 1986 (comme je l’ai fait dans un article précédent) se complète agréablement du fait qu’il était aussi le premier (depuis toujours).

Un conseil de Paris a été élu peu après la Commune, en juillet 1871. Chaque quartier élisait un représentant, ce qui faisait quatre représentants dans chaque arrondissement, quelle que soit la population dudit.

Il y avait aussi des maires d’arrondissement, mais ils étaient nommés.

Dans la même thèse, étudiant l’appartenance politique des conseillers municipaux de Paris, l’auteur s’émerveille que des élus socialistes apparaissent en 1881… sans même mentionner qu’il s’agit de la première élection après l’amnistie (et le retour à Paris) des communards (en 1880).

(à suivre)

Livre cité

Nagaï (Nobuhito), Les Conseillers municipaux de Paris sous la troisième République 1871–1914, Publications de la Sorbonne (2003).