C’est après avoir examiné un peu attentivement ce très riche fonds que je me suis posé une partie des questions qui font l’objet de cette série d’articles.
Voici tout d’abord comment trouver ces fonds.
- Si vous savez vous servir du catalogue de la Bibliothèque nationale de France, vous n’aurez aucun mal à trouver, avec Appert comme auteur et en cochant les cases « sur Gallica » (dans Par localisation) et « documents iconographiques » (dans Par nature de document).
- Sinon, vous trouverez la plus grande partie de ces photographies en cliquant ici pour les noms de A à K et là pour ceux de L à Z.
Car les images sont rangées par ordre alphabétique des sujets représentés. Elles sont présentées recto (la photographie) et verso — le verso contient des informations intéressantes, par exemple le fait que telle ou telle photo est arrivée à la BnF par le dépôt légal dès 1871 (comme celle de Georges Arnold — qui s’appelait bien Arnold et pas Arnould!),
ou que telle ou telle autre est arrivée avec les papiers de son propriétaire (c’est sans doute le cas de la photographie de Louise Michel dont j’ai montré le verso dans l’article précédent).
Ces cartes ont été regroupées et classées par ordre alphabétique, elles ne montrent pas que des communards, mais aussi beaucoup d’hommes politiques (oui, d’hommes — mais les communards sont de tout genre, voici la première femme, par ordre alphabétique, une Mme Baudoin
qui est peut-être celle dont il est question dans la notice minimale à ce nom du Maitron), ce qui est assez intéressant. Elles sont arrivées à la Bibliothèque nationale de France à des dates diverses et de façons fort diverses elles aussi.
Il peut y avoir des erreurs. Par exemple, la photographie de Victor Noir, dont nous savons qu’elle est d’Étienne Carjat (voir nos articles ici et là),
figure dans cette collection — la faute à ‘E. Appert » et pas à la BnF! Je me suis aussi posé quelques questions sur la photographie de Baudin, qui a quand même été tué le 3 décembre 1851… oui, je sais, le portrait photographique existait déjà, mais nos « Appert » n’avaient que 20 ou 21 ans.
Le visage ressemble beaucoup à celui peint par Pichio en 1869 — voir le tableau sur le site du musée Carnavalet — (s’agit-il encore d’un truandage d’Appert?).
Quant à la photo de Troppmann, ce n’est pas un truandage mais un vol manifeste (voir le prochain article de cette série).
Si riche qu’elle soit, cette collection n’est pas absolument exhaustive. D’autres photos de Louise Michel par E. Appert n’y figurent pas (une seule des trois (ou quatre) photos de Versailles de l’article précédent s’y trouve). Elle contient aussi, autre exemple, un portrait de « Ferré jeune »,
qui n’est pas Théophile Ferré dans sa jeunesse mais bien le jeune frère Hippolyte de Théophile. Mais elle ne contient pas de portrait de Théophile lui-même, alors qu’E. Appert en a réalisé au moins un à Blois en 1870 et un à Versailles en 1871.
Déjà quatre photos d’hommes et une seule de femme… Je vous passe donc Théophile Ferré, que vous connaissez, et vous inclus la dernière (par ordre alphabétique) femme de cet ensemble Gallica, Mme Wolff. Il y a aussi une notice minimale du Maitron à son nom, mais celle-ci est illustrée par, justement, cette photographie. Voici donc Clémence Wolff:
Elle est arrivée jusqu’à nous grâce au dépôt légal (1872).