Voici un livre très utile. On y trouve, racontée par « le » spécialiste de la Garde nationale, Pierre-Henri Zaidman, l’histoire du Comité central.

Le Comité central est né, nous le savons (voir cet article, par exemple, voir aussi les souvenirs de Maxime Lisbonne pour des détails sur son élection et sur les premières réunions), après le choc de la capitulation en janvier 1871 et celui de l’entrée des Prussiens le 1er mars 1871, comme aboutissement de la transformation, depuis septembre 1870, de la garde nationale elle-même, ou au moins de ses bataillons « fédérés », en force républicaine, démocratique — et révolutionnaire.

Cette histoire d’avant le 18 mars est contée dans le chapitre I du livre, qui est une version corrigée d’un bel article de Rémy Valat et Pierre-Henri Zaidman, paru dans le numéro de janvier-mars 2008 de Gavroche. L’iconographie en moins, mais vous pouvez toujours aller regarder leur article.

Mais voici la suite.

Lorsque Thiers fuit Paris au grand galop des chevaux tirant sa voiture le 18 mars, entraînant derrière lui son gouvernement et son administration, il n’existe dans Paris qu’une instance élue et représentative de quelque chose, c’est ce Comité central. Il se décide donc à prendre le pouvoir, c’est-à-dire à investir les lieux laissés vides, la Préfecture de police, la Guerre, les Finances, l’Hôtel de Ville, l’Intérieur, le Télégraphe et, bien sûr, le Journal Officiel. Ce pouvoir révolutionnaire organise, malgré l’opposition d’une partie des maires d’arrondissements (élus en novembre), l’élection d’une assemblée communale, revendication souvent exprimée pendant le siège. Ce qui est détaillé dans le chapitre II.
La Commune élue, le Comité central lui laisse, en principe, le pouvoir. Mais la situation est bien plus compliquée, comme l’indique le titre, « Le Comité central contre la Commune (27 mars-28 mai) », du chapitre III.

Outre cette histoire, le livre contient des annexes fort utiles, des tableaux — des bataillons ayant manifesté place de la Bastille du 24 février au 2 mars, des membres du Comité central, des commissions de ce comité — ainsi que des biographies de ses membres.

On notera que cela en confirme le côté « men only ». Non, les cantinières n’ont pas participé à ces élections-là non plus, non, personne ne se pose même cette question. Ainsi Le Comité central de la garde nationale est (et sera sans doute) le seul livre ne contenant pas une seule femme dont je recommande la lecture. C’est cela, aussi, l’histoire de la Commune.

Du point de vue pratique. Le livre est édité par la librairie Pages d’Histoire, 6 rue Bréa 75006 Paris. Le plus simple pour l’acheter semble être d’y aller, ou d’y envoyer un chèque de 20 euros (+ 7 euros pour le port), ce que j’ai fait (et donc, je peux vous le dire, ça marche).