À ma connaissance, Eugène Varlin est allé une seule fois chez un photographe. Et je parierais que c’était en février 1862, au moment où il a été récompensé, lors de la distribution des prix de l’association philotechnique, d’un prix en français, d’un autre en comptabilité (et aussi de différentes mentions, en géométrie notamment et d’un livret de caisse d’épargne), ce qui fait deux livres, qui pourraient être ceux sur lesquels il a posé son coude, de même que le papier qu’il tient dans sa main droite pourrait être le palmarès, ou un autre document lié à la cérémonie. Il est bien habillé, comme il a dû l’être pour participer à cette grande cérémonie. Il avait 22 ans. N’hésitez pas à cliquer sur l’image pour en regarder les détails!

La grande jeunesse d’Eugène Varlin sur cette photographie est confirmée par ce que nous croyons peut-être être « l’autre » photo d’Eugène Varlin, qui n’est qu’un vilain retouchage de celle-ci, regardez bien. Il est mort à 31 ans. S’il a fallu le vieillir, c’est bien qu’il était beaucoup plus jeune, sur la « vraie » photo. 

Quand l’une ou l’autre de ces photographies est devenue publique, je ne le sais pas. Avant 1880, en tout cas. La voici, gravée cette fois, en mars 1880, dans un journal, L’Égalité de Paul Lafargue et Jules Guesde. Longtemps après la Commune mais quand même avant l’amnistie des communards. C’est cette gravure que j’ai utilisée comme couverture d’un des premiers articles de ce site.

La photographie « vieillie » est (déjà) publiée, vraiment comme photographie cette fois, dans le livre de Dayot (1901). Peut-être avant?

Nous avons pourtant d’autres photographies d’Eugène Varlin, dans des portraits de groupe. Lors de la conférence de l’Association internationale à Londres en 1865 (voir cet article pour la source de cette image):

Lors du congrès ouvrier de Genève en 1867:

Près de lui, de profil, on reconnaît Benoît Malon. Pour la photographie dont j’ai extrait ce détail pour le livre d’Eugène Varlin, je remercie la bibliothèque de Genève.

Il y a aussi une photo de groupe du congrès de Bâle (1869) auquel Eugène Varlin a participé, mais la légende de cette photographie est très trompeuse. Il est certain que Varlin n’est pas celui qui est désigné comme tel, et je ne suis pas certaine d’une autre possible identification.

Bâle mis à part, j’ai encore une image, mais je la garde pour un article ultérieur.

Puisque j’ai montré Benoît Malon dans cet article, sachez que
le prochain article sera consacré aux autres internationalistes.

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Merci à Bruno Bartkowiak pour son aide avec l’iconographie de cet article.

Livres cités

Varlin (Eugène), Eugène Varlin, ouvrier relieur 1839-1871, Écrits rassemblés et présentés par Michèle Audin, Libertalia (2019).

Dayot (Armand), L’Invasion, Le siège, la Commune. 1870-1871. D’après des peintures, gravures, photographies, sculptures, médailles, autographes, objets du temps, Flammarion (s.d.). [1901]