Le jeune Benoît Malon est allé chez le photographe (voir le site de l’association des amis de Benoît Malon), il y est retourné en 1867, nous avons vu cette photographie dont j’ai présenté la même mauvaise reproduction dans un autre article.

Benoît Malon (IFHS)

Nous l’avons vu, le jeune Malon, dans l’article précédent, non loin d’Eugène Varlin sur la photographie de Genève.

Aucune de ces photos n’est apparue pendant la Commune et Benoît Malon n’est pas un des « hommes de la Commune » des illustrations des journaux.

Albert Theisz, ensuite. Il existe, à ma connaissance, une unique photographie d’Albert Theisz. Je consacrerai un article ultérieur de cette série à cette photographie. En attendant… Je n’exclus pas l’idée qu’elle ait aussi été prise à l’occasion d’une remise de prix. Comme Eugène Varlin, il se serait « fait beau » pour poser chez un photographe. Lui aussi avait été primé pour ses résultats aux cours du soir. Avant la Commune. 

Albert Theisz

Et Leo Frankel? Il existe des photographies réputées être de lui. De l’une à l’autre je ne suis même pas sûre de le reconnaître.

Je mentionnerai encore Augustin Avrial. De lui je connais deux photographies, dont l’une est évidemment bien postérieure à la Commune et l’autre je ne sais pas, personne ne s’étant donné la peine d’indiquer une source — ni même de s’en inquiéter en copiant-collant ladite photographie.

Malon, Theisz, Frankel, Avrial… Voilà qui ressemble fort au début d’une liste des prévenus du « troisième procès de l’Internationale ». 

Il semble donc s’imposer de mentionner aussi Émile Duval, mais j’ai déjà consacré un article à l’absence de photographie de lui. Je passe donc à Louis Chalain.

De lui, nous avons (au moins) une photographie. Il est d’ailleurs un des « hommes de la Commune » du premier article de cette série. Cette photo est de Reutlinger. Chalain s’est fait photographier pendant la Commune (et pas par Appert, bien sûr). Je reviendrai à cette question dans un prochain article. 

Louis Chalain

À ce moment, je ne peux pas m’empêcher de (faire) remarquer qu’il n’existe pas de photo « par Appert » de ces ouvriers, et d’ailleurs que les seuls des trente-quatre condamnés de ce procès dont j’aie vu des photographies par Appert sont Jules Passedouet et Alphonse Delacour. Ces photographies ont été prises après la Commune, alors qu’ils étaient prisonniers à Versailles.

Ah, mais, voilà! Theisz, Avrial, Frankel, Duval et les autres n’ont pas été détenus, c’est pourquoi Appert ne les a pas photographiés. 

Oui, mais… des portraits de fusillés par « E. Appert », il y en a. Je pense à Maurice Garreau et à Tony-Moilin. Il a même réalisé au moins deux portraits de membres de la Commune ayant réussi à quitter Paris, Frédéric Cournet et Eugène Protot.

Maurice Garreau a été fusillé à Mazas le 26 mai (et inhumé avec plus de quatre cents autres inconnus, au cimetière de Bercy) — personne ne l’a photographié avant son exécution. Tony-Moilin a été exécuté dans le jardin du Luxembourg le 28 mai. Il avait été arrêté la veille, il y a eu des témoins de son passage à la « cour martiale du Luxembourg », Ulysse Parent, notamment. Le maire du sixième est venu le marier avant son exécution mais, non, il n’y avait pas de photographe.

Eh bien… c’est donc qu’ils ont été photographiés avant…
Vous en saurez davantage dans le prochain article.