Comme annoncé dans les articles 1 (automne 1869), 2 (Rochefort), 3 (Varlin), 4 (les journalistes et la Commune) et comme présenté dans l’article 0 (Demain), voici la Marseillaise, quotidien, quotidiennement.

Attention, c’est un journal du matin, mais il est daté du lendemain.

124. Samedi 23 avril 1870

« Bonaparte père, fils et Cie », ainsi s’intitulent les « Lettres de la Bastille » aujourd’hui, et le « numéro 444 » nous y apprend que chaque électeur va recevoir un prospectus de la maison Bonaparte père, fils et Cie (et peut-être rirez-vous aussi des biscuits dépuratifs dont la publicité paiera les frais de cet envoi) ;

des « Nouvelles politiques », je ne retiens que le mandat de comparution reçu par Enne et Barberet, mais de quel crime la Marseillaise s’est elle encore rendue coupable ? nous le saurons samedi prochain ;

une polémique désagréable entre Rochefort (pour qui parle Dangerville) et Albert Wolff, du Figaro, commence ;

« Le paysan et l’empire », titre le « Courrier politique » d’Arnould, oui les paysans vont dire oui, oui l’empire compte sur eux, et pourtant les paysans exècrent et maudissent les rouages de l’empire et de la monarchie — principalement la conscription et l’impôt ;

dans « Les préparatifs du plébiscite » apparaît le fait que les cartes d’électeurs seront retenues par les bureaux de vote et brûlées avec les bulletins, ce qui autoriserait toutes les fraudes ;

« Informations » ;

« Question sociale » (suite) ;

la grève de Fourchambault (et plus précisément de Torteron), vous lirez ça ci-dessous ;

le « Bulletin du mouvement social » donne de bonnes nouvelles des ouvriers de Limoges ;

le huitième article sur « La question des chemins de fer », signé par Antoine Arnaud, est là ;

la « Chambre syndicale des matelots français du port de Marseille » (je tique sur « français ») explique que la marine marchande a besoin de réformes innombrables — les revendications sont édifiantes ;

le conseil général belge de l’Association internationale des travailleurs envoie un message de solidarité (et de l’argent) aux travailleurs du Creuzot ;

on apprend ensuite qu’une section de l’Association internationale est en voie de formation dans le quartier des Écoles (le secrétaire est Combault), le siège de celle de Vaugirard est rue du Théâtre, une autre se forme à Grenelle, même adresse (le secrétaire est Chalain), la fédération lyonnaise de la même Association internationale participe à la solidarité avec le Creuzot, la section de Brest veut se fédérer avec les sections parisiennes ;

les ouvriers du Creuzot habitant Paris écrivent à leurs compatriotes ;

je passe encore une fois les « Échos », c’est pourtant parfois drôle ;

« Les Journaux », en tout cas certains d’entre eux tentent de lutter contre les millions du comité pour le oui au plébiscite, on apprend aussi qu’Olivier Pain, qui s’est fait condamner il y a peu pour la publication du Sans Culotte (voir les journaux datés du 31 mars et du 5 avril), se prépare à faire paraître le Républicain, un journal littéraire, et il y a même, venue d’un journal américain, la désopilante histoire d’un duel entre deux frères siamois (dont la seule victime est un canard) ;

annonces ;

je vous garde l’exposition des œuvres de Courbet au profit du Creuzot (ci-dessous) ;

ainsi que les réunions publiques au Chalet des postes et à la salle de la Marseillaise ;

les « Communications ouvrières » s’adressent aux membres laïques de l’enseignement libre, aux ouvriers gantiers, aux ouvriers en brosserie fine, bois et buffle, aux ouvriers raffineurs, aux ouvriers portefeuillistes maroquiniers en tous genres, aux ouvriers tailleurs ; on annonce des réunions publiques, et notamment

Dimanche, le 24 avril, à deux heures et demie, conférence par M. Camille Flammarion.

Le sujet traité sera : de l’harmonie dans les étoiles, de la loi, du nombre et de la beauté dans la nature […]

Le produit de cette conférence est destiné à la création d’une école démocratique pour les jeunes filles de 6 à 12 ans. […] On se procure les billets à l’avance chez M. Reclus, rue des Feuillantines, 91, ou au siège de la société de revendication du droit des femmes, rue Houdon, 4, à Montmartre.

(c’est-à-dire chez Marie David), et le premier enterrement civil de Bagnolet ;

il y a des souscriptions ;

les théâtres et la Bourse.

La grève de Fourchambault

Torteron (Cher), le 20 avril 1870

Cher citoyen,

La grève n’est pas encore finie à Torteron. S’il est vrai que la majorité des ouvriers de l’usine ont repris le travail, les mineurs ne veulent pas encore céder, et les escadrons d’artillerie venus de Bourges, qui dès cinq heures et demie traversent la ville au grand trot pour se rendre sur les douze puits, n’y font rien, les mineurs veulent la reconnaissance de leurs droits.

Parlons donc un peu de leur condition.

L’extraction du minerai est aussi pénible que l’extraction de la houille; même position difficile dans le travail, même obscurité, même danger d’éboulement; le danger du feu grisou est remplacé par le danger d’inondation et la poussière du charbon est remplacée par la boue argileuse. Les galeries, un peu moins profondes que celles de la houille, n’en sont pas moins quelquefois à 150 pieds sous terre et le travail dure de 6 à 6, une semaine de nuit, une semaine de jour.

Voilà la peine, voyons le salaire. La journée est de 2 fr. 25c. sur le papier; en réalité elle n’est que de 2 fr. 20 c., 5 c. étant retenus pour cette caisse de prévoyance dont on ne connaît pas l’emploi. N’allez pas croire cependant que MM. les directeurs qui, lorsqu’ils sont appuyés par la force, appellent leurs ouvriers voyous, acceptent le travail à la journée. Non. Ce dernier système, une fois le salaire fixé, retire toute place à l’arbitraire, et MM. Saclio et Challiot [Saglio et Chayet] ont d’autres principes, ils sont payés pour mépriser les hommes, en conséquence dans les mines de fer, on travaille aux pièces.

Voici comme on procède à Torteron : les ouvriers se divisent en deux catégories; les chefs de chantiers et les journaliers. Le travail est payé aux chefs de chantiers à tant le mètre d’avancement. Le chef de chantier est forcé de faire à ses frais le forage des puits, ce qui le fait travailler pendant des semaines pour rien quand la veine est mal prise, et cela arrive souvent; il prend avec lui trois ou quatre journaliers, qu’il paye à 2 fr. 25 c.; il peut quelquefois se faire 3 fr.; il peut aussi ne pas gagner 2 fr. et même faire des pertes. De cette façon, la direction se dégage de toute responsabilité dans le travail, et elle n’en exerce pas moins une surveillance très oppressive.

Le maître de mines, au risque de détruire le salaire du chef de chantier, fait arbitrairement changer de galerie et il n’y a rien à lui répondre. Vous le voyez, en moyenne, les ouvriers de Torteron gagnent, pertes de temps défalquées, de 45 à 50 fr. par mois, et sur le marché de Fourchambault les pommes de terre se vendent actuellement trente-deux sous le boisseau; dans le pays, le pain de ménage se vend 15 cent. la livre, le bœuf 70 cent., le beurre 1 fr. 50 et le vin 50 cent. le litre. Voyez vous maintenant pourquoi dans ces contrées les travailleurs vivent le plus ordinairement de pain et d’eau, se trouvent heureux quand ils mangent un œuf à midi et de l’eau salée le soir, car le beurre est trop cher pour la soupe de tous les jours.

À Torteron, comme à Fourchambault, les soldats sont campés, et de plus, les officiers de gendarmerie exhortent les ouvriers sur les places publiques : Rentrez! la force publique vous protégera.

— Mais c’est une augmentation de salaire que nous demandons.

— Vous êtes des révolutionnaires, des socialistes, vous ne savez pas ce que vous dites, rentrez ou la loi fera son devoir (La FORCE armée s’appelle LA LOI en cette année de grâce, d’emprisonnement et de complot.)

Voici un petit état des arrestations dans le Berry, du 13 au 17 avril, sans préjudice de celles qui seront encore opérées, l’état de siège florissant à Torteron :

À Torteron, 5.

À Saint-Hilaire-Gondilly [Saint-Hilaire de Gondilly], 11.

À La Feuillade [Feuillarde], commune de Menétout-Coutûre [Menetou-Couture], 3.

À La Guerche, 18.

En tout, 37.­

Vous le voyez, les procès ouvriers vont se multiplier plus que jamais. Nevers et Saint-Amand vont appartenir à l’histoire de l’oppression des compagnies financières, comme Saint-Étienne, Aubin et Autun.

B. MALON

Fourchambault, 20 avril 1870.

Cinq heures du soir.

J’arrive de Torteron ; ici la grève est bien terminée. La plupart des ouvriers sont rentrés; il paraît cependant que la troupe n’est pas disposée à partir, puisque comme au Creuzot, des charpentiers ont été requis pour improviser des casernes en planches et que le travail est déjà en voie d’exécution.

Les fabricants de Roubaix ont été plus francs; ils ont carrément offert de faire bâtir des casernes en pierres avec le supplément de salaire qu’ils refusaient à leurs ouvriers, et le gouvernement ayant naturellement accepté, Roubaix possède une garnison permanente pour maintenir les ouvriers de ce pays; mais ces millionnaires du centre veulent tout pour rien, même des soldats pour contenir leurs serfs.

Il y a encore de nouvelles arrestations; deux dimanche et une hier soir.

L’ouvrier arrêté hier soir à 6 heures avait commis le crime horrible de dire aux lanciers qui gardent les ouvriers comme des malfaiteurs : « Vous avez bien gagné votre demi-journée ». Il a été immédiatement empoigné, enchaîné (comme l’ont été tous les ouvriers écroués jusqu’à ce jour), et conduit à la prison de Nevers. Jusqu’à présent, le total des arrestations s’élève à 83, ce qui veut dire qu’il y a en ce moment à Fourchambault, à Torteron, à la Guerche, à la Juillarde [Feuillarde?], à Saint-Hilaire, 83 familles où l’on meurt de faim. Une mère de 5 enfants, dont le mari est sous les verrous, vient me dire qu’il n’y a ni sou, ni pain à la maison, et que tout le monde pleure.

Les souscripteurs pour les victimes du Creuzot qui ont maintenu quelque avance, consentiraient-ils à détourner momentanément 500 fr. de souscription faite en faveur des victimes du jugement d’Autun pour les affamés de Fourchambault et de Torteron ? Voilà bien des charges pour la démocratie, mais les nouvelles souscriptions déjà ouvertes dans la Marseillaise font espérer aux pauvres veuves du 13 avril que cette demande, que je ne fais que vous transmettre en leur nom, sera favorablement accueillie des Républicains et notamment des membres de cette association Internationale des travailleurs, que l’on commence à regarder ici comme le salut suprême.

Un comité permanent de distribution sera nommé ultérieurement ; en attendant, les envois de fonds peuvent être faits à l’adresse de M. Rigal, cordonnier, rue de Soulangy, à Fourchambault (Nièvre).

La citoyenne Gounet, une des mères de famille arrêtées le 13 avril, s’est tellement affectée de sa position que l’on craint pour ses jours, si sa détention se prolonge. Disons que la citoyenne Mignon dont on craignait l’accouchement en prison a été relaxée provisoirement. Les parents des prisonniers ne peuvent pas recevoir de permissions de visite; on leur dit d’attendre après l’interrogatoire, pourvu que les juges d’instruction de ce pays soient plus expéditifs que M. Bernier !!

N’oublions pas qu’ici également il s’agit de complot. Ces paysans se sont permis de crier en passant le pont de la Loire : « Vive la République ! » C’est un crime bien grave, mais bien commun, de ne pas trouver que tout va pour le mieux en France sous l’empire, et, de ce chef, les paysans du centre sont aussi coupables que les ouvriers des villes.

À demain et salut fraternel,

B. MALON

La nouvelle de la grève des fondeurs de Paris a été reçue dans ce pays avec une certaine émotion.

On parle de nombreux envois de troupes à Bezenet et à Commentry. Voilà donc le rêve du général Bugeaud réalisé, et les armées françaises employées à comprimer les aspirations ouvrières.

« À QUAND LE BOUT DE TOUT ÇA ? » me disaient les Creuzotins.– B.M.

Grâce à l’empressement avec lequel la démocratie a répondu à l’appel de la Marseillaise, nous sommes heureux de nous trouver en mesure de faire au citoyen Rigal un premier envoi de 1,000 francs, afin de parer aux nécessités les plus pressantes des femmes et des enfants de Fourchambault.

Nous rappelons à cet effet aux démocrates dont le dévouement s’est si hautement affirmé dans ces derniers temps, que l’oppression et la terreur s’étendent partout où l’ouvrier ose revendiquer, non pas son droit, mais simplement un léger adoucissement à sa misère, et qu’au jour le jour, de nouvelles misères vont se révéler à nous et appeler de nouveaux sacrifices.

ACHILLE DUBUC

Concours régional de Dijon

EXPOSITION DES ŒUVRES DE GUSTAVE COURBET

AU PROFIT DES FEMMES DES CONDAMNÉS DU CREUZOT

Un des plus honorables citoyens de Dijon, M. Jules Bordet, acquéreur de plusieurs tableaux de Courbet, et qui vient tout récemment — soit dit en passant à M. Nieuwerkerke — d’acheter la magnifique composition connue sous le nom de la Femme au perroquet, profite de l’ouverture à Dijon, le 7 mai prochain, d’un concours régional, pour organiser, AU PROFIT DES FEMMES DES CONDAMNÉS DU CREUZOT, une exposition des chefs-d’œuvre qui sont en sa possession.

Ajoutant que, s’associant de tout cœur à cette œuvre de bienfaisance, Courbet doit envoyer à Dijon, pour compléter cette exposition, plusieurs toiles de premier ordre.

Abstraction faite de la valeur artistique des tableaux dus à l’un des plus grands peintres de notre époque, le but de cette exhibition est de telle nature qu’aucun des visiteurs du concours — nous en sommes certains — ne déclinera cette occasion de faire acte de justice et de charité, vis-à-vis de malheureuses mères de famille dans la détresse.

E. MOROT

Réunions publiques

SALLE DU CHALET DES POSTES

Séance du 19 avril 1870

Ordre du jour. — Instruction gratuite et obligatoire

Le citoyen Rochefort est nommé président honoraire. Choisi pour président effectif, le citoyen Rocher déclin en ces termes l’honneur qui lui est conféré :

Citoyens, dans notre dernière réunion, vous m’avez appelé à la présidence par un premier plébiscite. Je ne crois pas conforme aux principes démocratiques d’accepter le résultat d’un second plébiscite, si flatteur que soit pour moi votre libre suffrage. Sachons, dans notre petite république, donner l’exemple de la modestie et du devoir aux monarques du grand empire, et voyons s’ils sauront nous imiter.

(Rires approbatifs.)

Le bureau est ainsi composé : Toussaint, président, Rocher, Lerat et Vergnaud, assesseurs.

Le citoyen Desprez compare l’instruction en France avec l’instruction aux États-Unis et constate notre déplorable infériorité.

Le citoyen Delbruck dit que la misère et l’ignorance — inséparables entre elles — sont deux plaintes éternellement à vif que la société internationale des travailleurs pourra seule cicatriser.

Le citoyen Rocher demande l’instruction gratuite, obligatoire et libre, et par conséquent, la suppression du monopole universitaire et de ses grades, qui ne sont parfois que des brevets de complaisance et d’incapacité.

Le citoyen Toussaint développe cette thèse : l’instruction est la nourriture de l’intelligence, de même que le pain est la nourriture du corps. Il faut supprimer l’enseignement religieux et jésuitique. En augmentant le budget de l’instruction, on diminue d’autant le budget des prisons. (Applaudissements prolongés.)

SALLE DE LA MARSEILLAISE

Séance du 19 avril

Conférence par la citoyenne Paule Minck

Président honoraire, le citoyen Rochefort.

Assesseurs honoraires, les citoyens Millière et Flourens.

Président : le citoyen Lemaître. Assesseurs : Charpentier et Ceulin.

L’orateur [sic], résumant l’histoire des peuples dans l’antiquité, retrace les causes de la décadence des races égyptiennes et juives qui, par leurs rois et leurs prêtres, furent entraînées à la dissolution et à la ruine ; il [sic] passe ensuite aux états de Sparte et d’Athènes, fourmilière d’esclaves, de tyrans, de guerriers et de conquérants.

Ensuite l’orateur fait l’historique de la fondation de Rome, par des brigands et des bandits. Puis, en comparant Rome ancienne et moderne, Mme Minck rappelle que, à l’instar des anciens, le pape fabrique de la fausse monnaie.

Premier avertissement du commissaire, réclamation du président, qui soutient que l’orateur n’est pas sorti de la question, que les pièces papales ont fait le sujet d’une interpellation au Corps législatif, que, du reste, M. Buffet, le ministre des finances, a décliné toute responsabilité à cet égard.

L’orateur établit que Rome doit sa décadence à sa dépravation morale et à l’esclavage :

Si vous voulez être affranchis, soyez vertueux, et vous serez forts ; soyez unis, et par l’union vous aurez raison de tous les despotismes, vous secouerez toutes les tyrannies.

Arrivant à la conquête de la Gaule par les Romains et les Francs, et enfin au baptême de Clovis, Mme Minck affirme que les Gaulois n’auraient pas été absorbés par leurs conquérants les Francs sans la pression cléricale qui les avilit, et que Clovis ne vint à bout de les abattre qu’en infestant le pays de prêtres et d’évêques qui dégradèrent peu à peu ce peuple héroïque.

Oui, ajoute l’orateur, la Gaule qui put résister au poids du glaive fut écrasée sous la poids du bénitier.

Sur ces paroles, le commissaire de police se lève et déclare la réunion dissoute.

Le produit de cette conférence s’élevant — tous frais payés — à 34 fr. 70 est destiné aux grévistes de Fourchambault.

SALLE DE LA MARSEILLAISE

Séance du 21 avril 1870

Réunion générale des fondeurs en fer

Président, le citoyen Duval ; assesseurs, les citoyens Walter et Dupont.

On se rappelle que les ouvriers fondeurs se sont mis en grève le 19, et que leurs demandes insérées dans la Marseillaise du même jour, ont été repoussées par tous les patrons.

La réunion avait donc pour but : 1° la nomination d’un comité permanent de grève ; 2° de formuler d’une façon uniforme les réclamations faites par le comité provisoire ; et de rallier à cet ensemble les ouvriers des différents ateliers de Paris.

Trois des articles formulés par la comité d’initiative ont été votés à l’unanimité, savoir :

1° La journée sera payée à raison de 60 c. l’heure au minimum, pour tout mouleur indistinctement ayant au moins 4 ans de moulage.

2° Suppression complète et immédiate du travail aux pièces et du marchandage.

3° Abolition des heures supplémentaires à 10 heures de travail, ou ces heures payées double.

Le dimanche comptant comme heures supplémentaires.

Le 4e article, relatif à la nomination des chefs, a été abandonné.

Les délégués ont rendu compte de leurs missions auprès des patrons.

Tous ceux-ci ont refusé de se rendre aux demandes faites, quelques-uns même ont prétendu ne voir dans la grève qui leur était déclarée, qu’une agitation politique. Les fondeurs déclarent ne se mettre e grève que pour des considérations de travail, et afin d’arriver à améliorer leur sort.

En conséquence, les ouvriers de tous les ateliers de Paris adhèrent à la grève et déclarent qu’ils ne rentreront que lorsque leurs droits seront reconnus.

À la fin de la séance, une collecte a été faite au profit des grévistes de Fourchambault et de Torteron.

Cette collecte a produit 30 francs, qui ont été versés aux bureaux de la Marseillaise.

COLLOT

Le comité de grève se réunira aujourd’hui vendredi 22, rue Jean Lantier 12, à midi précis.

Signé : Alex. Dupont. — Walter. — Noël Jouan

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La femme au perroquet est un des tableaux de Courbet qui étaient exposés à Dijon cette année-là. Il est aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art, à New York, sur le site duquel j’ai trouvé la reproduction mise ici en couverture.

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Le journal en entier, avec son sommaire détaillé est ici (cliquer).

Un glossaire actualisé quotidiennement se trouve ici (cliquer).